SUJET : VENEZUELA Henri Pittier Morrocoy Llanos Andes

La forêt est sombre, de grands arbres, en bas des lianes, des ronces. La vie existe, mais elle est moins facile à saisir que de nos camions-safari ou du bateau, qui permet des approches très rapproches et/car silencieuses.

Catherine a son 300 f/2.8 sur l'EOS 50 D, sa luminosité doit être précieuse dans la sombritude forestière, sur l'EOS 1 D MkIII, j'ai le 500 f/4 transformable à volonté en 700 f/5.6 grâce au convertisseur. Pas de pied ni de monopode, même si ce dernier aurait été bien utile, las ! il est resté à 8000 km de là...

Nous ne faisons évidemment pas de parlottes, pas même de chuchotis sauf nécessité. Comme celle de nous montrer un pic à croupion rouge qui croupionne à bonne hauteur. Prenez ces photos pour ce qu'elles sont, des documents et non des œuvres d'art ou même des photos techniquement nickel-chrome (mais pas argentiques).

-129 - Pic à croupion rouge (Red-Rumped Woodpecker), Veniliornis kirkii

Dans la course au soleil, tout est permis, même à une plante de pousser sur les branches hautes d'un autre qui sert d'hôte, nolens volens.


D'autres hôtes pas invités, les termites, dont vous voyez une maison, l'histoire ne dit pas si les termites sont ingrats au point d'avoir le culot de boulotter leur hôte.

Poursuivons sentier et découvertes.

Dans la série des tyrans, je demande l'audacieux !

Nous sommes prévenus par le pic-pic d'un pic qu'il y a du spectacle en hauteur. Nous ne sommes pas déçus et pouvons compléter aussi notre collec' de pics, au 300 (en petit) et au 500 (en plus grand)

131 - Pic ouentou (Lineated Woodpecker, Dryocopus lineatus

La forêt est le royaume des Singes hurleurs, appelés aussi alouates, (à se mettre dans les oreilles sans doute, car leur premier qualificatif est tout à fait justifié). Les Singes hurleurs, tel Janus, ont une double face : à l'arrêt, ils paraissent patauds et plutôt massifs, alors qu'en mouvement ils sont gracieux et graciles, montrant bien que leur rattachement la famille des atèles n'est pas qu'un délire de savant addict à l'ADN.

Leur queue est préhensile, houba, houba


et houba, houba-bis

Houba (pas houbi, c'est bien un mâle) hop !

Devinette : trouverez vous la photo faite au 300 mm ?


Réponse : toutes les suivantes sont faites avec le 300.

Bébé est bien calé sous le ventre de Maman, il faut observer aux jumelles (ou au gros télé) pour désassembler ce couple fusionnel.


Moi, je vous dis que le bébé hurleur, il doit avoir un Œdipe gors comme ça !

Remarquez la queue qui assure (...)

Nous avons passé un bon moment à admirer nos acrobates, je me suis même pas mal griffé aux ronces, car pour avoir des photos qui sortent des sentiers battus, faut quitter le sentier, non ? La prochaine fois, j'ajoute une machette ou, mieux, une débroussailleuse à l'équipement de base.

Nous rencontrons une sorte de coucou, s'il est vrai que sa queue fait bien écureuil, son nom français est un peu moins évocateur, pour rester dans la litote...

132 - Piaye écureuil (Squirrel Cuckoo), Piaya cayana


Nous retrouvons un représentant de nos tyrans, par ailleurs fort sympathiques même pour le démocrate invertébréinvétéré que je suis... Il a un faux air de quiquivi auquel les yeux avisés de notre chef et de sa première assistante ne se laissent pas prendre une seconde. Pour ma part, je suis bon pour changer le mot-clé de notre catalogue une fois que je l'aurais retrouvé au milieu des quiquivi ravis de sa compagnie. Il fait aussi peu bagnard que possible, notre peu rayé poussin, non ; il y ajuste son loup façon Rapetout pour le relier au bagne de Cayenne.

133 - Tyran de Cayenne (Rusty-Margined Flycatcher), Myiozetetes cayanensis

Un Jacarini me laisse sans voix (pour une fois...)

134 - Jacarini noir (Blue-Black Grassquit), Volatinia jacarina

Les arbres de la forêt tropicale luttent durement pour leur vie, notamment en défendant leurs fruits contre ceux qui n'ont pas vocation à les manger. Cela peut passer par des piquants anti-grimpeur sur tronc, un peu comme les tessons de bouteille et autre barbelés qui adornent nos sommets de mur...


Et le fruit défendu, qui n'est donc pas toujours une pomme...

Nous faisons halte auprès du Rio Caïcara, cela sera d'ailleurs le point ultime de notre mini randonnée. En fait, le sentier fait une boucle mais les pluies récentes et abondantes l'ont rendu impraticable dans sa dernière portion.

Le cadre est idyllique, une grosse racine semble avoir poussé là à l'horizontale uniquement pour soutenir nos nobles fondements, les frondaisons fournies sont là pour nous dispenser leur ombre bien venue, la rivière, les rives et leurs habitants ne sont présents que pour nous régaler les yeux. Dans ce paradis, tout m'incline à des sentiments à la Bernardin de Saint Pierre (vous connaissez, celui du melon divisé en côtes pour être mangé en famille et de "Paul et Virginie" réunis).

J'ai repéré sur la rive d'en face la présence de mes petits chéris, des martins qui plongent, volent, se posent rien que pour mes beaux (m'ouais, c'est une expression toute faite, hein) yeux. Nous n'en ferons aucune bonne photo, mais c'est pas grave, ya pas que la photo dans la vie d'un photographe animalier amateur, s'pas ?


Un cormoran aux beaux yeux bleus s'explique avec un ch'tit poisson, explication plus ou moins facile à avaler, apparemment.

Vincent Limagne,
On a hâte, j'aime ce carnet de voyage !

Vincent

Bruno, à moins que ce ne soit Dominique, ou Thibault, ou Laurent, ou Ariane, en tout cas, c'est pas moi, ça c'est sûr, a remarqué une espèce de guêpier. En fait, c'est un jacamar à queue rousse. Et pour une fois, les trois langues, français, anglais et latin, s'accordent sur l'importance donnée à son rouge appendice.
Il est magnifique, Bruno a pointé sur lui sa lunette en moins de temps qu'il ne m'en faut pour mettre l'œil au viseur de mon boîtier. Il est d'abord à contre-jour mais il est fort complaisant et s'envole pour mieux se positionner tout près.

135 - Jacamar à queue rousse (Rufous-tailed Jacamar, Galbula ruficauda