SUJET : VENEZUELA Henri Pittier Morrocoy Llanos Andes

Nous luttions contre la morosité ambiante et la crise (crise de la demande) en faisant des courses et donc, désolé, notre absence a provoqué une crise de l'offre...

Bruno ou Monsieur debout à l'arrière l'ont repéré les premiers. Au loin, sur la terre ferme (enfin semi-ferme, voire carrément molle) un fourmilier géant déambule tranquille comme Baptiste. Bruno décide d'accoster pour que nous allions à sa rencontre, quitte à nous enfoncer dans la gadoue jusqu'aux genoux (mais tant que les bijoux sont hors eau, tout va bien, s'pas ?). Nous sommes 100 % dakodak, nous sommes sur le point de descendre à terre, et surprise, surprise, ce n'est pas nous qui allons au tamanoir, mais le tamanoir qui vient à nous... Nous restons donc dans le bateau et longeons la rive en parallèle avec l'insectivore au long nez.

Bruno nous explique que notre sympathique poilu termitovore est quasiment aveugle, il dépend de son ouïe et de sa vue. Si nous sommes silencieux et inodore (mais ça va, c'est le matin, nous sommes encore bien lavés, et puis personne n'utilise d'after chèvre qui pue ou d'eau de toilette aux fragrances agressives). Pépère poilu (ou Mémère ?) chemine gentiment vers nous, indifférent à notre présence muette et admirative, levant parfois le nez, qu'il a fort long et fort beau, pour humer le vent.

Il s'arrête même pour satisfaire aux impératifs de la nature, puis, une fois son devoir accompli, reprend soulagé sa (lente) course...


Course qui le conduit au bord de l'eau. Va-t-il rebrousser chemin ? Il en faudrait plus pour stopper l'intrépide terreur des insectes sociaux pseudo-névroptères à quatre ailes, à pièces buccales broyeuses et à métamorphoses incomplètes, Comment vous dites ? des termites, oui, c'est ça, j'oublie toujours le nom...

Ni une, ni deux, le dernier à l'eau est une poule mouillée !


Pour Matthieu, la première au 300 f/2,8 L IS sur EOS 50 D, la deuxième au 500 f/4 L IS sur 1 D Mk III, manifestement les deux boîtiers n'exposent pas pareil, ce doit être récupérable en post- traitement, mais...

Nous le suivons en bateau et quand il accoste, nous en faisons autant.

Comme nous lui avons laissé un peu d'avance, nous ne le voyons plus une fois à terre, mais assez vite, en explorant la bande de terre nous le trouvons enfoncé dans un buisson.


Bruno nous explique que nous avons de la chance qu'il soit encore éveillé après sa dure nuit de labeur passée à bouffer les termites, car, pour dormir, ou pour se cacher, il se met en chien de fusil et se sert de sa grande queue poilue pour recouvrir tout son corps.



Petite remarque de Catherine : toutes les photos ont été prises entre 6h35 et 7h00, si nous ne nous étions pas levés au bzoing de 5 heures et n'étions pas partis à 6 heures, aucune chance de capturer des images de notre ami noctambule...

Bruno nous félicite de notre conduite silencieuse et respectueuse en présence de notre grand timide à poil long, c'était la moindre des choses de ne pas gâcher par de l'indiscipline ou des bavardages une rencontre que nous n'oublierons pas.